«Sans tabous». L'autrice canadienne Mélissa Perron a parlé de l'acceptation de son diagnostic ‘autisme’ et de ses petites joies - Darykova.Ru

«Sans tabous». L’autrice canadienne Mélissa Perron a parlé de l’acceptation de son diagnostic ‘autisme’ et de ses petites joies

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Autrice, artiste, conférencière et animatrice de podcast, Mélissa Perron a publié les quatre romans: Promets-moi un printemps, Belle comme le fleuve, Au gré des Perséides et Le retour de l’oie blanche. Audacieuse, son écriture est portée par des thèmes riches, profonds et complexes. Elle a reçu en 2023 le prix Michel-Francoeur pour son engagement à sensibiliser le grand public à l’autisme.

Une interview avec Mélissa Perron a été prise pour publication en russe. Voici les originaux de réponses.

— Il y a 5 ans, votre premier roman «Promets-moi un printemps» a été publié. Que pensez-vous de ce livre maintenant?

— Le temps passe vite, c’est vrai que Promets-moi un printemps aura 5 ans à la fin août. Je serai toujours respectueuse de mes œuvres. Ça serait facile de dire maintenant, après autant d’années «J’aurais pu écrire cette histoire différemment, elle aurait été meilleure». Mais c’était mon premier roman et je n’aurais pas pu faire mieux à ce moment.

— Pourquoi écrivez-vous sur des sujets aussi complexes que la dépression ou les troubles mentaux? Ces sujets sont-ils proches de vous personnellement?

— La dépression est une maladie mentale et j’aime en parler librement comme on parle d’un rhume, d’une grippe, d’un mal de tête. Sans gêne. Sans tabou. Pourquoi avoir honte de parler de quelque chose que nous subissons? Et en écrivant sur ces sujets, j’aime penser que j’aide cette cause. Pour l’autisme qui est autre chose (une neuro différence) j’en parle ouvertement parce que cette partie du spectre n’est pas souvent montré. Surtout lorsqu’on parle de femmes autistes.

— Pourquoi avez-vous décidé d’écrire des livres?

— J’ai toujours voulu écrire. C’est en ayant mon diagnostic d’autisme à l’âge de 38 ans que j’ai enfin pu écrire des romans. Parce que je n’étais plus en quête de savoir ce qui me différenciait. J’avais la tête libre pour faire des romans.

— Est-il important pour vous que vos livres soient traduits dans d’autres langues? Communiquez-vous avec des lecteurs d’autres pays?

— C’est extraordinaire de penser que j’ai inventé une histoire, assise dans ma cuisine au Québec et que maintenant, les lecteurs russes peuvent eux aussi, plonger dans ce que j’ai écrit. Depuis que mes romans sont traduits en Russe dans la collection Belles Lettres, beaucoup de lectrices m’envoient des messages, me disant combien elles ont aimé le personnage de Fabienne. C’est fabuleux. C’est important oui, d’être traduit en d’autres langues. Pour élargir le lectorat et tisser des liens avec d’autres lecteurs.

— Pensez-vous que la littérature peut être divisée en masculin et féminin? Pourriez-vous attribuer vos livres à la littérature féminine?

— Je ne peux pas dire que je fais de la littérature féminine parce que je reçois beaucoup de messages d’hommes aussi. Beaucoup me remercie d’avoir écrit sur la dépression et sur l’autisme au féminin. Mes romans les ont aidé à mieux comprendre leur femme, leur soeur, leur amie. Et plusieurs aussi se sont reconnus dans mes personnages masculins. Mon dernier roman, Le retour de l’oie blanche, le personnage principal est un homme et j’ai beaucoup aimé l’écrire. Un gars m’a déjà dit: Je me fie sur l’image de la couverture du livre. Si ça fait trop «fille», je ne lis pas. La littérature ne devrait pas avoir de barrière et de limite, tant par le sujet que par le sexe de l’auteur(e).

— Vous publiez activement des messages sur réseaux sociaux. N’avez-vous pas peur d’ouvrir votre vie aux lecteurs?

— Je publie pour garder un lien avec le monde extérieur mais tout est calculé. Je montre ce que j’ai envie mais ce n’est pas ma vie privée. Je ne considère pas privée ce que je vis, ce qui m’arrive, ce que je fais au quotidien. Pour moi, ma vie privée est ce que je pense réellement, mes émotions…

— Pouvez-vous donner une caractérisation à votre génération, les gens des années 1980? Quelles sont les qualités qui distinguent les personnes de votre âge?

— C’est une excellente question à laquelle je ne pourrais répondre simplement parce que j’ai de la difficulté à saisir les gens. Si on parle d’une génération, la difficulté est encore plus grande.

— Comment traitez-vous les animaux domestiques? Avez-vous des animaux à la maison (chats ou chiens)? Comment sont-ils?

— Ahhhh les animaux ! Je les adore. J’ai 3 chats, tous différents dans leur personnalité. Je nourris aussi les oiseaux dehors, je prends soin de la marmotte qui vient manger mes fleurs, j’adore les lièvres qui viennent sur mon terrain même s’ils viennent manger mes hostas. J’aime tous les animaux. Des araignées, des insectes dans la maison? Que personne ne la tue! Je les remets toujours dehors. J’aime penser que tout être vivant à sa place et que mon petit moi n’a pas le monopole de la vie des autres.

— Qu’est-ce qui vous aide à rester calme et à sourire dans ce monde difficile?

— L’art. L’art m’aide dans tout. Autant à rester les pieds sur terre que m’envoler. Il me permets de fuir, de réinventer, de changer ce que je ne peux changer ailleurs qu’en écrivant, qu’en peignant, qu’en illustrant.

Photo: Mélissa Perron



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